Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 20 septembre 2007
Précarité

Afflux de clandestins: les maires de Cherbourg, Dunkerque et Boulogne demandent des moyens au gouvernement

Bernard Cazeneuve, Michel Delebarre et Frédéric Cuvillier, les trois maires de Cherbourg, Dunkerque et Boulogne-sur-Mer, se disent «impuissants» face à «la création de camps de fortune» qui entourent les ports grillagés: dans une lettre commune, les maires ont demandé au gouvernement des moyens pour faire face à l'afflux croissant de clandestins dans leurs ports. Ils estiment que, ces dernières semaines, la situation s’est dégradée. Les trois maires dénoncent avec vigueur «la multiplication des échauffourées allant dans certains cas jusqu'aux blessures par balle», comme ce fut le cas durant l’été à Cherbourg. Cette lettre est envoyée au moment où un projet de loi qui vise à durcir les conditions du regroupement familial proposé par le ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux, est débattu par l’Assemblée nationale. Selon un reportage de la BBC, les barrières de sécurité qui entourent les ports sont franchies des dizaines de fois chaque jour par les migrants originaires d’Irak et d’Iran. Objectif: gagner la Grande-Bretagne perçu comme un eldorado. «Ici en France, il n’y a pas de travail. L’Angleterre est une bonne destination pour gagner de l’argent», explique l’un d’entre eux au quotidien "Le Figaro" (20/9). Depuis la fermeture en 2002 du centre d'accueil de Sangatte dans le Pas-de-Calais par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, la grogne s’est fait latente. Cette fermeture «a permis d'évacuer de l'actualité une réalité dérangeante», estiment les élus qui affirment qu’elle «n'a aucunement mis fin à la présence de réfugiés en nombre sur le territoire des ports transmanche». Dans leur communiqué, les trois maires soulignent «les conditions sanitaires déplorables» dans lesquelles ces clandestins «abandonnés à des passeurs sans scrupule» vivent. Ils rappellent qu'il s'agit la plupart du temps de réfugiés qui ne sont pas demandeurs d'asile en France et qui ne peuvent pas être expulsés puisque venant de pays en guerre, comme l'Irak.

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